Neakru, une femme indépendante

Une femme indépendante et généreuse qui a jouait un rôle clef chez Soieries du Mékong

Krong Chantong est un peu comme la mère de toutes les tisserandes de notre atelier de Banteay Chmar. Surnommée par ses pairs « Neakru », signifiant « professeur » en khmer, Chantong est une femme débrouillarde au regard vif et à l’oreille attentive. Aux yeux des autres artisans, sa rigueur et sa douceur ont permis de lui façonner l’image d’une femme très maternelle aspirant à faire progresser l’autre sans contrepartie.

Mariée et mère de deux enfants adolescents, Neakru a une vie bien remplie. Après avoir vécu toute sa jeunesse dans le village de Phnom Srok, au sud-est de Banteay Chmar, elle a déménagé avec son mari à Banteay Chmar, beau village jouxtant des temples magnifiques, patrimoine de l’empire Khmer faisant aujourd’hui partie de l’UNESCO. La raison de son départ ? Enseigner aux femmes l’art du tissage traditionnel à la main.

L’histoire du lien entre cette femme de caractère et Soieries du Mékong commence en 2000 à Phnom Sok, dans le hameau d’enfance de Neakru. A cette date-ci, Phnom Srok était un village reconnu pour ses tisserandes, différant de bon nombre de villages dont l’activité de tissage s’était affaiblie sous la période des Khmers Rouges.  En 2000, les O.N.G. Espoir en soie et Enfants du Mékong s’associèrent pour monter un atelier de tissage d’étoles en soie à Banteay Chmar. Ils recrutent alors des femmes compétentes prêtes à se déplacer pour enseigner le tissage traditionnel de la soie à des femmes dont la volonté d’être actrices de l’amélioration de leurs conditions de vie, atteste déjà d’un caractère indépendant et déterminé.

Et dans le domaine du tissage, elle est l’une des meilleures de son village. Neakru tisse la soie depuis ses 5 ans. Cet art du tissage à la main lui a été transmis, comme le veut la tradition, par sa mère. Elle se professionnalise en 1998, grâce à une formation sur l’ensemble des étapes de préparation du métier à tisser. Grâce à toutes ses connaissances et ses expériences accumulées, elle se voit offrir une place de taille comme professeur de tissage à la main dans ce nouveau projet d’O.N.G, Soieries du Mékong, destiné à l’autonomisation des femmes dans les milieux ruraux.

Selon Neakru, la femme doit aider sa famille à augmenter ses revenus. Beaucoup de femmes partent en Thailande à la recherche d’un eldorado ou d’un travail qui leur permettrait d’être à l’abri du besoin pendant un moment. Elle souhaite donc lutter activement contre cette migration plus ou moins forcée en continuant de travailler pour une entreprise sociale qui emploie des femmes et redonne de l’activité à ce petit village isolé de la région du Banteay Meanchey.   

Aujourd’hui, ses compétences lui ont valu d’avoir gravi les échelons de l’entreprise sociale et de devenir experte technique chez Soieries du Mékong. Elle dit aimer l’atmosphère chaleureuse qui y règne et la bonne communication entre les artisans et l’équipe qui gère la production.

Son histoire ne s’arrête pas là. Véritables âmes d’entrepreneurs, son mari et elle ont monté une entreprise de bâtiment en parallèle de son activité, puis une coopérative de rachat de riz et de manioc. La raison d’un tel changement de domaine n’est pas si surprenant lorsque nous apprenons qu’en louant des machines pour extraire la balle du riz, le riz devient comestible et commercialisable à un prix supérieur, et la balle transformée devient un matériau de construction. En effet, la balle de riz est un très bon isolant thermique, et peut être aussi utilisée comme engrais ou combustible, de quoi diversifier les activités de Neakru et former un écosystème fructueux. Sa double activité est devenue si prenante qu’elle travaille aujourd’hui à mi-temps dans l’atelier.

Mais quelle est la différence entre son entreprise dans le bâtiment, dans le riz, le manioc et son métier d’experte technique chez Soieries du Mékong ? Selon elle, il n’y en a pas tellement. Son projet de vie consiste à développer des activités qui assurent un revenu mensuel aux villageois des campagnes à la recherche d’un travail. Elle aime le projet Soieries du Mékong centré sur la formation et la professionnalisation des femmes, car elle pense que les femmes ont un rôle important à jouer pour augmenter le niveau de vie des familles.

Elle illustre ainsi bien les propos de Ban Ki Moon qui explique que « L'autonomisation des femmes rurales est cruciale si nous voulons mettre un terme à la faim et à la pauvreté. En refusant d'accorder aux femmes des droits et des opportunités, nous privons leurs enfants et leurs sociétés d'un avenir meilleur. »

Avec son désir d’entreprendre, sa patience, son expertise, sa détermination et sa bienveillance, Neakru est une femme clé chez Soieries du Mékong… depuis vingt ans déjà !Le tissage à la main, gage de qualité et de patience rend nos écharpes uniques

Si vous souhaitez en savoir plus sur  le rôle des femmes dans le développement économique nous vous invitons à lire les articles de UN Women au lien suivant :

http://www.unwomen.org/fr/news/stories/2012/10/the-role-of-women-in-rural-development-food-production-and-poverty-eradication

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